Je vous ai déjà parlé de l’importance pour les enfants d’être en contact avec la nature (surtout pour des citadines comme les
miennes).
De la même façon, lorsque nous voyageons, nous
avons besoin de sortir des visites culturelles pour un parc, un bord de mer ou
une rivière avoisinante, c’est plus fort que nous. Autant nous aimons découvrir
une nouvelle ville, un nouveau pays, autant nous avons besoin d’une pause de
verdure dans ce tourbillon touristique.
Alors quand Rémy et Coline du blog Petites Chasses au Trésor m’ont invitée à participer à leur carnaval d’articles sur
« la nature et les apprentissages », je me suis sentie concernée (leur
article sur ce thème est ici). D’autant plus que de récents projets autour de
notre jardin partagé voient le jour.
Au quotidien, au pied de notre appartement de banlieue parisienne, nous avons la grande chance d’avoir un vaste espace vert
privatif.
L’an dernier, un projet de jardin partagé a vu le
jour et je me suis lancée dans l’aventure (après accord du conseil syndical),
et c’est un succès. Le vieux bac à sable est devenu un potager.
Pour rappel, un jardin partagé est un jardin
collectif géré et animé en commun par des habitants (ici des copropriétaires
motivés). C’est une superbe aventure, car nous ne sommes pas seuls pour nous
lancer dans le jardinage et ce lieu permet de développer du lien social de
proximité que nous n’avions pas auparavant, toutes générations confondues.
Autre avantage : même en ville, nous
retrouvons un contact physique avec la nature. Je retrouve un morceau de mon
enfance à la campagne que je peux transmettre à mes filles.
Tout naturellement, les enfants ont fait partie
de l’aventure. Dès que nous descendions travailler au jardin, ils étaient les
premiers à venir nous aider et à s’intéresser à cette vie à l’extérieur.
Tous les enfants aiment la terre, la toucher, la
gratter, la mélanger avec de l’eau (les fameuses patouilles)... C’était
l’occasion idéale pour appréhender la nature avec les enfants.
Le jardin partagé est ainsi devenu un outil
pédagogique que je ne me lasse pas d’exploiter, avec mes propres enfants, et
par extension avec tous les enfants de la résidence qui viennent spontanément
nous voir.
Voici les 8 avantages du jardin partagé comme outil
d’apprentissage par la nature.
L’apprentissage de la temporalité.
Jardiner
permet aux enfants d’expérimenter le cycle des saisons, le temps de la
germination, l’attente avant la récolte. Ces expériences leur permettent aussi
d’être plus attentifs à la météo et aux températures. Peu à peu, ils savent
repérer quand la terre a besoin d’arrosage.
L’utilisation des 5 sens.
Tous les sens sont mis
en éveil, que ce soit par le toucher pour manipuler la terre, l’odorat pour les
différentes odeurs (terre mouillée, aromates…), le goût des fruits (et légumes)
mûrs ou âpres, l’écoute de tous les sons de la nature environnante (entre les
merles curieux et les mésanges à l’affût d’un nid), et la vue du jardin qui
évolue au fil du temps et change de couleurs à chaque saison. Nous envisageons
d’ailleurs bientôt, un atelier loto des odeurs avec nos plantes aromatiques.
Acquérir un savoir sur le jardinage.
Peu à peu,
les plus jeunes acquièrent le vocabulaire du jardinier (semer, biner, arroser,
repiquer…), de ses outils (pelle, râteau, binette, arrosoir…), les noms des
fruits et légumes (la différence entre chou et salade, entre tubercules et
fleurs qui se transforment en fruits) et des animaux qui peuplent le jardin
(vers de terre, limaces, hérissons, mille-pattes).
Acquérir un savoir-faire au jardin.
Ils
connaissent peu à peu les rudiments de l’entretien du jardin, entre désherbage,
arrosage ou bouturage. Quel plaisir de voir les enfants comprendre et mettre en
place un paillage pour éviter les mauvaise herbes et garder l’humidité en été,
ou de les voir constituer une grainothèque pour anticiper les semis d’une année
sur l’autre.
Acquérir un savoir-être.
Certaines règles doivent
être respectées envers les plantes mais aussi envers le travail déjà accompli
par les autres jardiniers. Ils font ainsi attention à ne pas piétiner les
jeunes plants ou à ne pas cueillir trop tôt les fruits ou légumes. Ils
respectent les autres jardiniers et comprennent la mise en place de tours
d’arrosage ou du partage des cueillettes. Attention cependant à ne pas trop
imposer de contraintes et à doser les règles. Le meilleur apprentissage passe
par l’expérience, donc il faut aussi savoir laisser faire les enfants.
Devenir des éco-citoyens.
Le jardin partagé est
l’occasion idéale pour sensibiliser à la biodiversité. Les enfants comprennent
rapidement que la nature fait bien les choses, que les insectes ont un rôle à
jouer (entre le vers de terre qui aère la terre et l’abeille qui pollinise le
jardin). Ils découvrent également que les produits chimiques ne sont pas
indispensables et que des alternatives naturelles permettent d’entretenir le
jardin. C’est également l’occasion de susciter des éco-gestes. Nous avons également
installé un composteur qui a tous les avantages. Il réduit les déchets ménagers
et apporte de l’engrais naturel. Récemment, nous avons organisé un atelier
ludique de tri des déchets. L’occasion de rappeler les règles de base pour
chaque couleur de poubelle et pour le compost.
Prendre confiance en soi.
Avec des outils adaptés
à leur taille et une liberté dans
l’espace du jardin, les enfants acquièrent une grande fierté à faire comme les
grands. J’ai équipé mes filles de gants de jardin, d’arrosoir et d’outils
manipulables facilement. Lorsque nous mangeons les radis semés par des petites
mains c’est toujours une fête et ils ont forcément la meilleure des
saveurs !
Participer à de nouveaux projets.
Quand on met en
place un jardin partagé, il faut s’attendre à avoir des multitudes de projets
en cascade qui vont éclore. Le bac à compost est arrivé simultanément car il
allait de soi. Maintenant, chaque participant fourmille d’idées. Parmi les
nombreux projets évoqués, certains sont réalisables à plus ou moins court
terme : un récupérateur d’eaux de pluie, un barbecue, du mobilier de
jardin, un hôtel à insectes, un poulailler, une ruche, un séchoir solaire, un
four à pain, un jardin vertical, des haies de fruitiers… En parallèle, des
évènements prennent peu à peu racine. Non seulement, à l’occasion de la fête
des voisins, mais aussi par un cinéma en plein air l’été, une distribution
d’autocollants stop pub, une animation recyclage et compostage…
Si jamais l’idée d’un jardin partagé germe dans
votre esprit, n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’autres jardins partagés
pour recueillir leur expérience. Nous recevons beaucoup d’aide gracieuse du
service développement durable de notre commune, du service de tri de notre
communauté de communes qui sont toujours partantes pour accompagner ces
initiatives.
Je suis vraiment ravie de donner cet accès et ces
expériences aux enfants de la résidence, au gré de leurs envies. Le principal
étant de ne jamais les forcer et de constater qu’ils y reviennent toujours.
Notre cadre de vie s’est ainsi amélioré et nous
passons encore plus de temps en plein air.
BRAVO !!!
RépondreSupprimer