Autant d'éléments qui me rappellent la disparition en octobre 2015 d'une personne très chère à mon cœur.
Après mamie en 2013, c'est papi qui s'en est allé à l'aube de ses 90 ans.
Quelques semaines plus tard et dans cette ambiance de fêtes de fin d'année rimant avec famille, je me souviens de ces Noël d'enfance.
Je me souviens, monter ces escaliers extérieurs qui mènent à votre maison, frapper à la porte vitrée et entendre le "ouiiii" claironné par mamie.
Je me souviens des blouses de ménagère de mamie et du catalogue Daxon sur la table de la salle à manger.
Je me souviens, arriver dans l'entrée, me déchausser et poser ma veste sur le porte-manteau en fer forgé.
Je me souviens de cette chaleur et cette odeur de clémentine dans la salle à manger face au château.
Je me souviens de la place de papi, chef de tribu, en bout de table, et du fauteuil de mamie près de la baie vitrée.
Je me souviens de la bonbonnière toujours pleine près de l'horloge de mon arrière-grand-mère Lucie.
Je me souviens de cette impression d'arriver, quel que soit le moment de la journée, à l'heure de la sieste.
Je me souviens du sapin de Noël posé sur la petite table basse noire à fleurs.
Je me souviens du papier peint vintage de la salle, imprimé sur tant de photos de famille.
Je me souviens des jours de fête avec les cousins sur le canapé du salon à écouter de la musique.
Je me souviens de la voix de mamie demandant une petite chanson ou de celle de papi racontant une blague.
Je me souviens de ces parties de rami et de domino.
Je me souviens de ces sorties dans les bois à la cueillette des champignons.
Je me souviens de ces parties de pêche dont je ne voulais plus partir.
Je me souviens du jardin potager où il ne fallait pas mettre un pied.
Je me souviens de leur amour et de leur bienveillance.
En 2017, tous ces souvenirs et bien d'autres, je les garde au chaud et les transmet à mes filles pour continuer à faire vivre mes grand-parents, et mon enfance.
"Merci
d'être présents pour honorer la mémoire de l’homme intelligent, plein d'humour
et d’amour qu'était mon grand-père.
Il s'appelait André.
Il a vu le jour le 11 novembre 1924 chez ses parents, Suzanne et Armand, rue Saint-Lubin. À l’âge de quatre ans, entouré de ses frère et sœur, Jean et Madeleine, il emménage route de Brou où il passera son enfance.
Le petit gars de Saint-Jean élime ses culottes sur les bancs de l’école mais aussi sur les bords de Loir, à la pêche ou à la recherche de nids de pie.
Pendant la guerre de 1939-45, il s’engage dans la résistance avec son frère complice, Jean. Les actions sur les trains ou les ponts qu'il effectuera pendant l’occupation auront été rapportées avec toujours beaucoup de retenue et de pudeur. Lorsque son frère est fait prisonnier, il se réfugie dans le Bordelais, pour ne revenir qu’au retour du frangin. Cette période expliquera certainement son goût pour l'histoire avec un grand H. et les petites histoires qu’il aimait raconter.
Il s'appelait André.
Il a vu le jour le 11 novembre 1924 chez ses parents, Suzanne et Armand, rue Saint-Lubin. À l’âge de quatre ans, entouré de ses frère et sœur, Jean et Madeleine, il emménage route de Brou où il passera son enfance.
Le petit gars de Saint-Jean élime ses culottes sur les bancs de l’école mais aussi sur les bords de Loir, à la pêche ou à la recherche de nids de pie.
Pendant la guerre de 1939-45, il s’engage dans la résistance avec son frère complice, Jean. Les actions sur les trains ou les ponts qu'il effectuera pendant l’occupation auront été rapportées avec toujours beaucoup de retenue et de pudeur. Lorsque son frère est fait prisonnier, il se réfugie dans le Bordelais, pour ne revenir qu’au retour du frangin. Cette période expliquera certainement son goût pour l'histoire avec un grand H. et les petites histoires qu’il aimait raconter.
La plus belle de toutes, c’est en 1947 qu’elle débute, lorsqu’il croise le
regard malicieux et rieur de Simonne, au pied du château. Il
demande sa main, et leur foyer de la rue du Val Saint Aignan voit naître Nelly,
Michèle et Daniel.
En août 1963, ils construisent leur maison de la rue de la Digue, bercée par le ronronnement du vannage, face au château. C’est ici qu’ils auront leur quatrième enfant, Pascal.
Cette maison est également le berceau de la mémoire familiale, au gré des rassemblements festifs autour du brochet mayonnaise et du pâté maison.
En août 1963, ils construisent leur maison de la rue de la Digue, bercée par le ronronnement du vannage, face au château. C’est ici qu’ils auront leur quatrième enfant, Pascal.
Cette maison est également le berceau de la mémoire familiale, au gré des rassemblements festifs autour du brochet mayonnaise et du pâté maison.
André est aussi très impliqué dans la vie locale. Il s’investi en tant que vice-président du comité des fêtes de Saint-Jean
pendant plusieurs années et est toujours partant pour le petit coup de blanc
avec les voisins.
Entre son travail à la Paulstra où il finit sa carrière comme contremaître et son poste de dirigeant de l’OCC, il trouve toujours le temps pour une partie de pêche et l’entretien de son jardin au cordeau.
Dans les années 80, il occupe également un poste de dirigeant au Vélo Sport Chartrain.
À sa retraite en 1982, il assure pleinement son rôle de grand-père. Le temps précieux passé aux parties de carte, aux ballades en voiture, aux chants grivois, aux champignons, à la pêche ou à venir nous chercher au lycée en sifflant, comptait assurément dans nos souvenirs communs.
Entre son travail à la Paulstra où il finit sa carrière comme contremaître et son poste de dirigeant de l’OCC, il trouve toujours le temps pour une partie de pêche et l’entretien de son jardin au cordeau.
Dans les années 80, il occupe également un poste de dirigeant au Vélo Sport Chartrain.
À sa retraite en 1982, il assure pleinement son rôle de grand-père. Le temps précieux passé aux parties de carte, aux ballades en voiture, aux chants grivois, aux champignons, à la pêche ou à venir nous chercher au lycée en sifflant, comptait assurément dans nos souvenirs communs.
André avait un esprit vif et cultivé. Apprenant seul l’anglais pour ses
besoins professionnels ou faisant un exposé sur une ville ou un pays dans le
détail des rues et des bonnes tables, il était riche de ses connaissances. Le
tempérament du personnage reste gravé pour quiconque l’a côtoyé. Pour autant,
il se prenait rarement au sérieux et animait réunions de famille ou
associatives avec entrain : histoires et chansonnettes à la clé.
Il est parti comme il a vécu avec dignité et respect. Il est allé retrouver
mamie qui nous a quitté en 2013 et sa fille aînée partie trop tôt en 2004. Il
laisse huit petits-enfants et neuf arrière-petits-enfants qui n’oublieront pas
ce roc dont la carapace de scorpion a toujours caché ses blessures.
Papi et mamie, vous nous laissez des souvenirs qui nous construisent et
c’est à notre tour de préparer l’avenir, d’être curieux et de transmettre
désormais ces petites histoires. Vous serez toujours présent dans nos cœurs."
Ecrit en décembre 2015 et modifié en décembre 2017, parce que certains deuils rappellent le temps qui passe.