vendredi 15 février 2019

Les 8 apprentissages d'un jardin partagé



Je vous ai déjà parlé de l’importance pour les enfants d’être en contact avec la nature (surtout pour des citadines comme les miennes).
De la même façon, lorsque nous voyageons, nous avons besoin de sortir des visites culturelles pour un parc, un bord de mer ou une rivière avoisinante, c’est plus fort que nous. Autant nous aimons découvrir une nouvelle ville, un nouveau pays, autant nous avons besoin d’une pause de verdure dans ce tourbillon touristique. 

Alors quand Rémy et Coline du blog Petites Chasses au Trésor m’ont invitée à participer à leur carnaval d’articles sur « la nature et les apprentissages », je me suis sentie concernée (leur article sur ce thème est ici). D’autant plus que de récents projets autour de notre jardin partagé voient le jour. 

Au quotidien, au pied de notre appartement de banlieue parisienne, nous avons la grande chance d’avoir un vaste espace vert privatif.
L’an dernier, un projet de jardin partagé a vu le jour et je me suis lancée dans l’aventure (après accord du conseil syndical), et c’est un succès. Le vieux bac à sable est devenu un potager. 

Pour rappel, un jardin partagé est un jardin collectif géré et animé en commun par des habitants (ici des copropriétaires motivés). C’est une superbe aventure, car nous ne sommes pas seuls pour nous lancer dans le jardinage et ce lieu permet de développer du lien social de proximité que nous n’avions pas auparavant, toutes générations confondues. 

Autre avantage : même en ville, nous retrouvons un contact physique avec la nature. Je retrouve un morceau de mon enfance à la campagne que je peux transmettre à mes filles.

Tout naturellement, les enfants ont fait partie de l’aventure. Dès que nous descendions travailler au jardin, ils étaient les premiers à venir nous aider et à s’intéresser à cette vie à l’extérieur.
Tous les enfants aiment la terre, la toucher, la gratter, la mélanger avec de l’eau (les fameuses patouilles)... C’était l’occasion idéale pour appréhender la nature avec les enfants. 

Le jardin partagé est ainsi devenu un outil pédagogique que je ne me lasse pas d’exploiter, avec mes propres enfants, et par extension avec tous les enfants de la résidence qui viennent spontanément nous voir.
Voici les 8 avantages du jardin partagé comme outil d’apprentissage par la nature.

L’apprentissage de la temporalité. 
Jardiner permet aux enfants d’expérimenter le cycle des saisons, le temps de la germination, l’attente avant la récolte. Ces expériences leur permettent aussi d’être plus attentifs à la météo et aux températures. Peu à peu, ils savent repérer quand la terre a besoin d’arrosage.

L’utilisation des 5 sens. 
Tous les sens sont mis en éveil, que ce soit par le toucher pour manipuler la terre, l’odorat pour les différentes odeurs (terre mouillée, aromates…), le goût des fruits (et légumes) mûrs ou âpres, l’écoute de tous les sons de la nature environnante (entre les merles curieux et les mésanges à l’affût d’un nid), et la vue du jardin qui évolue au fil du temps et change de couleurs à chaque saison. Nous envisageons d’ailleurs bientôt, un atelier loto des odeurs avec nos plantes aromatiques.

Acquérir un savoir sur le jardinage. 
Peu à peu, les plus jeunes acquièrent le vocabulaire du jardinier (semer, biner, arroser, repiquer…), de ses outils (pelle, râteau, binette, arrosoir…), les noms des fruits et légumes (la différence entre chou et salade, entre tubercules et fleurs qui se transforment en fruits) et des animaux qui peuplent le jardin (vers de terre, limaces, hérissons, mille-pattes).

Acquérir un savoir-faire au jardin. 
Ils connaissent peu à peu les rudiments de l’entretien du jardin, entre désherbage, arrosage ou bouturage. Quel plaisir de voir les enfants comprendre et mettre en place un paillage pour éviter les mauvaise herbes et garder l’humidité en été, ou de les voir constituer une grainothèque pour anticiper les semis d’une année sur l’autre.

Acquérir un savoir-être. 
Certaines règles doivent être respectées envers les plantes mais aussi envers le travail déjà accompli par les autres jardiniers. Ils font ainsi attention à ne pas piétiner les jeunes plants ou à ne pas cueillir trop tôt les fruits ou légumes. Ils respectent les autres jardiniers et comprennent la mise en place de tours d’arrosage ou du partage des cueillettes. Attention cependant à ne pas trop imposer de contraintes et à doser les règles. Le meilleur apprentissage passe par l’expérience, donc il faut aussi savoir laisser faire les enfants.

Devenir des éco-citoyens. 
Le jardin partagé est l’occasion idéale pour sensibiliser à la biodiversité. Les enfants comprennent rapidement que la nature fait bien les choses, que les insectes ont un rôle à jouer (entre le vers de terre qui aère la terre et l’abeille qui pollinise le jardin). Ils découvrent également que les produits chimiques ne sont pas indispensables et que des alternatives naturelles permettent d’entretenir le jardin. C’est également l’occasion de susciter des éco-gestes. Nous avons également installé un composteur qui a tous les avantages. Il réduit les déchets ménagers et apporte de l’engrais naturel. Récemment, nous avons organisé un atelier ludique de tri des déchets. L’occasion de rappeler les règles de base pour chaque couleur de poubelle et pour le compost.

Prendre confiance en soi. 
Avec des outils adaptés à leur taille  et une liberté dans l’espace du jardin, les enfants acquièrent une grande fierté à faire comme les grands. J’ai équipé mes filles de gants de jardin, d’arrosoir et d’outils manipulables facilement. Lorsque nous mangeons les radis semés par des petites mains c’est toujours une fête et ils ont forcément la meilleure des saveurs !

Participer à de nouveaux projets. 
Quand on met en place un jardin partagé, il faut s’attendre à avoir des multitudes de projets en cascade qui vont éclore. Le bac à compost est arrivé simultanément car il allait de soi. Maintenant, chaque participant fourmille d’idées. Parmi les nombreux projets évoqués, certains sont réalisables à plus ou moins court terme : un récupérateur d’eaux de pluie, un barbecue, du mobilier de jardin, un hôtel à insectes, un poulailler, une ruche, un séchoir solaire, un four à pain, un jardin vertical, des haies de fruitiers… En parallèle, des évènements prennent peu à peu racine. Non seulement, à l’occasion de la fête des voisins, mais aussi par un cinéma en plein air l’été, une distribution d’autocollants stop pub, une animation recyclage et compostage…

Si jamais l’idée d’un jardin partagé germe dans votre esprit, n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’autres jardins partagés pour recueillir leur expérience. Nous recevons beaucoup d’aide gracieuse du service développement durable de notre commune, du service de tri de notre communauté de communes qui sont toujours partantes pour accompagner ces initiatives.

Je suis vraiment ravie de donner cet accès et ces expériences aux enfants de la résidence, au gré de leurs envies. Le principal étant de ne jamais les forcer et de constater qu’ils y reviennent toujours.
Notre cadre de vie s’est ainsi amélioré et nous passons encore plus de temps en plein air. 

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