Vous connaissez ma position tranchée sur le sujet du
téléphone portable pour les enfants (oui à 12, 10 et 8 ans, ce sont des
enfants). Elles n’en ont pas et n’en auront pas pour quelques temps encore…
Sauf que la loi qui vient d’être votée à l’Assemblée Nationale dit tout le
contraire de ce qui est annoncé dans les médias !
Avant la loi, l’utilisation du portable était possible,
selon le règlement intérieur, dans la cour de l’école ou du collège, et
interdite en classe et dans les bâtiments.
Après la loi, l’utilisation du téléphone portable est
possible dans la cour, pour une utilisation pédagogique en classe, ou pour une
utilisation personnelle dans les bâtiments, si le règlement intérieur le
mentionne.
Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a vanté
une loi « d’entrée dans le XXIe siècle », avec la volonté de
renforcer l’éducation des élèves à un usage responsable et éclairé des outils
et ressources numériques. Sur le papier, c’est merveilleux, mais quels moyens
seront mis en œuvre pour éduquer nos enfants à ces outils, alors qu’il y a déjà
un manque flagrant de professeurs ?
Une contradiction que j’avais déjà soulignée en
remplissant les dossiers d’inscription dans un collège où le règlement interdit
l’utilisation du téléphone portable dans l’enceinte de l’établissement mais qui
demande le numéro de téléphone portable de l’élève dans le dossier scolaire…
Je n’interdis pas le téléphone portable à mes filles pour
les brimer, les exclure socialement ou jouer la pseudo-éducation stricte, mais
tout simplement pour prendre le temps de gérer les véritables problématiques qu’entraînent
les nouvelles technologies avant de leur en mettre un dans les mains.
* Ne pas perturber la concentration.
En classe ou pour
faire les devoirs, un rien suffit à distraire les élèves. Alors imaginez avec
les sonneries ou vibrations à chaque notification.
* Favoriser le lien social.
L’idée est d’éviter d’avoir des
enfants collés à leurs écrans, pendant la récré, à la sortie des cours, devant
le conservatoire… et qui ne communiquent pas entre eux directement mais par SMS
interposés.
* Limiter le cyberharcèlement.
Je crois que c’est le point
sur lequel je fais le plus d’information. Ne pas avoir de portable évite de
faire partie (ou d’être la cible) des cercles de camarades qui prennent des
photos sans consentement, harcèlent sur les réseaux sociaux, ou font circuler
des images violentes ou pornographiques. Cette année, en 6e, le
groupe Whatsapp de la classe était le terrain de jeu favori des enfants pour
cibler une élève. Malheureuse occasion pour en parler et observer les
mécanismes avec du recul.
Un accompagnement que je fais à la maison mais qui
finalement va être mis à mal par cette loi d’ « interdiction ». Si
les portables deviennent tolérés dans le cadre d’activités pédagogiques, je
vais devoir en équiper mes filles ?